Night était allé en cours de sortilèges se matin, mais elle n'était pas aussi attentive que les autres fois. Elle ne se sentait pas dans son assiette. Peut être était-ce à cause de la lettre qu'elle avait reçue ce matin, dans la Grande Salle. Elle l'avait observé attentivement et longuement se demandant qui pouvait bien lui envoyer du courrier, puisqu'elle n'en avait jamais. Puis, lorsqu'elle l'avait ouverte, elle avait appris que sa mère était morte dans un accident de voiture. Arf ! Ce qu'elle s'en fichait royalement ! Ils n'avaient même pas besoin d'envoyer un courrier pour la prévenir, cela ne changeait rien à la situation actuelle. Ils n'avaient pas retrouvé son père, normal, personne ne savait qui c'était excepté sa propre mère qui venait de mourir ! Génial ! Alors, pendant les vacances scolaires, elle serrait accueilli dans un foyer, il ne manquait plus que ça tiens ! Cette nouvelle l'avait mise de mauvais poil. Elle avait beau haïr sa mère comme pas possible, elle n'avait aucune envie d'aller dans un foyer. La chose qui la traumatisait le plus depuis ce matin, c'est qu'elle n'avait même pas été capable de pleurer une seule et unique fois pour sa mère. Il n'y avait pas de quoi, mais malgré tout, elle restait sa mère, non ? Et bien non ! Maintenant, en cours de sortilèges, elle avait de plus en plus la nausée, et n'était pas capable d'écouter le cours. Elle demanda si elle pouvait sortir pour aller aux toilettes, prétextant une urgence pipi, et elle s'enfuit de la salle de classe.

Dans les couloirs bien silencieux à cette heure-ci, elle ne trouva personne sur son chemin, ce qui l'arrangeait, car elle n'avait aucune envie qu'on la voit dans cet état de crise de nerf. Oui, mentalement, intérieurement, elle bouillonnait de rage, et elle n'était pas capable de se ressaisir. C'était tout simplement hors de ses forces. Elle sentait que tout lui remontait, et elle se mit à courir dans les couloirs vides, se fichant totalement de savoir si elle tomberait ou non sur un membre de l'inquisition. Tant pis ! Ils n'avaient cas la coller, la virer, la torturer, ils pouvaient faire ce qu'ils voulaient, elle s'en moquait éperdument. Mais quelle idée de mourir comme ça ! Elle aurait au moins pu attendre sa majorité, qu'elle soit capable de se débrouiller toute seule ! Mais non ! Elle la laissait comme ça, face à une vie qu'elle ne voulait en aucun cas ! Comment gérer tout ça ? Elle n'était pas capable de pleurer en pensant à sa mère, mais à présent, les larmes coulaient le long de ses joues, en pensant à sa future vie. Elle n'avait pas envie de tout cela. C'était tellement dégelasse de la laisser seule face à son destin. Elle se mit à détester encore plus sa mère qu'auparavant !

Une fois arrivé dans les toilettes, elle ne remarqua même pas que Enzelta de Rocan était là, les yeux aussi rouges que les siens, car ceux-ci étaient embués de larmes, comme à leur habitude depuis la rentrée de l'année scolaire. La jeune fille se dirigea instantanément vers les toilettes, et se libéra de toute sa colère, de tout ses mots - ou autrement dit, elle vomi, mais c'est moins classe. Elle manqua plus d'une fois de s'étouffer à cause de ses larmes ruisselantes et de son souffle à demi coupé. Il ne manquait réellement plus que ça dans sa pauvre petite vie ! Lorsqu'elle sortit des toilettes, Enzelta était encore là. Elle ne lui prêta aucune attention et se dirigea vers un lavabo, pour se rincer la bouche. Elle regarda son reflet dans le miroir quelques instants. Elle était pâle, beaucoup plus que d'habitude, elle qui n'aimait pas les couleurs, c'était réussi ! Elle faisait même presque peur, non elle faisait peur ! Mais que lui arrivait-il ? Était-ce ce qu'on pouvait appeler, être au fond du gouffre ? Ne plus voir de solution à ses problèmes, se sentir plus bas que terre ? Seul Merlin le savait, et encore... Elle évitait toujours de croiser le regard de la préfète des Serpentards, se disait que cela fallait mieux pour elle car même si elles ne se querellaient pas comme tout les autres élèves, elles se lançaient tout de même des pics.

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