Vitesse quand tu nous tiens...

Enzelta avait prévenu les rares préfets qu'elle appréciait, à savoir James et Virgil qu'elle ne remplirait certes pas son rôle ce matin là. Elle le leur avait glissé au détour d'un couloir la veille. Il était plus que temps qu'elle aille courir. Tôt le matin, oui, il était tôt, c'est à dire environ six heures. La préfète des verts et argents était déjà dehors en train de courir. Elle s'était levée un peu avant cinq heures, avait fait un crochet par les cuisines et était partie directement ensuite. T-shirt ample, short, baskets, l'accoutrement de parfait moldu, qui résonnait de façon étrange sur Enzelta, fille de sorciers et Serpentarde accomplie. Un accoutrement qui aurait sans doute déplu aux deux andouilles de l'Inquisition. Mais à vrai dire, elle n'en avait pas grand chose à faire, à cette heure personne n'était censé être en dehors des dortoirs. Et au pire, elle avait toujours sa baguette et son insigne avec elle, la baguette dans la main, et l'insigne dans la poche, logiquement. Oui, elle aimait ce rôle, elle l'aimait toujours autant, même si elle ne s'en servait plus exactement de la même façon qu'au départ. Bien sûr, les verts et argents, ses frères et soeurs de maison avaient toujours cette possibilité de se sortir d'un bon nombre de situation lorsqu'Enzelta se trouvait dans les parages. Oui... même si elle changeait, certaines habitudes restaient tenaces, et la coupe des quatre maisons avait toujours été une obsession chez les élèves de Salazar.

La Préfète avait commencé sa course du matin dans les escaliers. Rien de mieux pour se réveiller que de courir dans les escaliers. Une deux, une deux, gauche droite... Il ne fallait penser à rien d'autre, il fallait se vider la tete. Ce qui importait était d'avancer, et de se détendre. Il était plus que temps de laisser toutes ces tensions derrières pour pouvoir se sentir bien une fois au moins dans cette maudite semaine. Gauche droite, gauche, droite... Et ce visage qui la hantait... Elle l'avait évité depuis leur altercation-réconciliation dans le couloir... Une semaine qu'elle l'évitait, qu'elle ne posait plus les yeux sur lui, même pendant les cours de potions, leur paradis à eux deux, pensant lesquels ils jouaient à qui serait le plus fort. Ils se valaient, mais la préfète n'y avait pas fait attention... et d'ailleurs, pour quelques secondes, elle avait foiré sa dernière potion... Quelques secondes inattention ou elle y avait repensé... Eux deux... Non, impossible... Elle en avait envie, oui, elle le désirait, mais c'était hors de question, elle n'était pas prête à franchir le pas de cette différence... Azalea, cet enfoiré. Il avait saigné à blanc cette stupide blessure qu'elle s'était elle-même faite.

Les secondes passaient, se ressemblant, ou Enzelta réussit enfin à se vider la tête, à penser seulement à sa course, à son corps, c'était le plus important pour le moment. Jusqu'au moment où, par mégarde, elle se retourna pour voir la pendule du château... il était déjà six heures et quart... Et elle n'en pouvait plus. Elle avait courut plus vite que d'ordinaire, pour trouver d'autre sensations, celle du vent matinal qui la frigorifiait sur place, cette fraîcheur qu'elle tentait de fuir, celle qui attirait son opposé parfait... Mais par tous les poils argentés de la barbe de Merlin, il était plus que temps qu'elle le fasse sortir de sa tête... Et qu'elle se re-concentre en potions... il était impératif pour elle de se remettre dans le droit chemin. Elle regarda autour d'elle, elle était près du lac. Essoufflée, elle reprit sa route, en marchant, tranquillement, il était important pour ses muscles qu'elle marche et qu'elle n'arrête pas son effort. Elle arriva dans le parc, elle allait déjà mieux... Elle n'avait pas envie de rentrer, la fraîcheur lui faisait du bien. Un arbre, un sourire... La préfète se décida à aller s'assoir contre cet arbre, histoire de pouvoir se remettre dans l'optique cours... Une fois posée à terre, la préfète entama sa séance d'étirements, les courbatures c'est pas super non plus... alors autant les contrer. C'est la jambe gauche pliée vers l'arriere, penchée sur sa jambe droite que la préfète apperçut quelqu'une se diriger vers de loin...

Berlioz était allongée dans son lit, chose tout à fait normale quand il n'est que 6 heures du matin et que tout le monde est censé dormir à poing fermé. Le hic c'est que Berlioz ne dormait plus depuis au moins une heure. Elle restait là, allongée, les yeux fixés au plafond et le regard perdu dans le vide. Elle ne voulait pas bouger le moindre de ses muscles, préférant rester dans une douce torpeur. Elle ne pensait à rien, et si ce n'est son sa poitrine qui se soulevait au rythme de sa respiration, elle était immobile. Elle ne semblait plus vraiment habiter son corps comme si son âme était en voyage pour une durée indéterminée. Lorsque l'on se sent happé par un vide intersidéral, on se dit : "soit je réagis, soit je me laisse sombrer". Cette pensée venait à peine d'effleurer l'esprit de la jeune Serdaigle lorsqu'elle se redressa en un sursaut. L'inactivité n'avait décidément aucun effet bénéfique chez elle. Certes elle aimait bien flemmarder de temps à autre mais même dans ces cas là, des dizaines de pensées peuplaient son esprit trop souvent surchargé par la masse d'information. Elle pouvait penser à des tas de choses en même temps et souvent, à peine une idée avait-elle vu le jour dans son esprit qu'elle était remplacée par une autre et bien sûr parfois l'idée miraculeuse se trouvait classée sans aucune chance de se défendre. Voilà comment fonctionnait le cerveau de Berlioz.

Une fois debout, la demoiselle aux longs cheveux bruns se mit à tourner en rond sans savoir que faire. Elle hésitait entre braver les interdits et sortir faire un tour au dehors ou rester pour une fois sagement dans le dortoir jusqu'à une heure réglementaire pour se lever. Ah cruelle dilemme. Mais bon sous les apparences, notre chère Berlioz est une petite rebelle qui aime fureter la nuit, préparer des mauvais coups et enrager cette sorcière noire d'Ombrage. Bref, tout ce qui fait de Berlioz une maraudeuse est ce qui la poussa à cet instant précis à se diriger vers la salle-de-bain. Elle prit une douche rapide, brossa ses cheveux et se vêtit de collants noirs, d'une petite jupe grise et d'un pull noir. Cela changeait de son style habituel mais avant que les élèves ne se répandent dans les couloirs de l'école, elle se serait déjà changée en parfaite sorcière, transparente. Elle sortit donc à pas menus de la tour des Serdaigle et descendit les escaliers, traversa le hall aussi discrètement que possible, c'est-à-dire sans un bruit. Une fois dehors, elle respira la fraîcheur de l'air et se dit que déjà elle se sentait revivifiée. Elle se balada dans le parc, se laissant aller au rythme de ses pas, sans destination prédéfinie, juste le hasard.

Comme à chaque fois que la demoiselle n'avait rien de précis en tête, elle se mit à penser aux potions. Elle avait toujours adoré ce cours et continuait de l'adorer même si au fond, elle trouvait toujours cela trop simple. Elle connaissait les élèves qui se débrouillaient dans cette matière et aimait se lancer des défis personnels comme préparer mieux et plus vite la potion qu'un ou une autre. Elle y arrivait assez fréquemment. Elle était perdue dans ses pensées et en sortit lorsqu'elle aperçut Enzelta qui courrait. Elle admira son courage de se défouler ainsi de bonne heure, elle, elle n'en aurait jamais eu le courage. Non pas qu'elle soit fade mais juste qu'elle n'était pas sportive et estimait qu'au lieu de courir, il fallait partir à temps. Et si pour une fois, elle se montrait moins timide et dépassait son apparence asociale pour aller parler à cette fille. Elle hésitait mais ses pas la rapprochaient doucement de la jeune femme, comme si son corps n'écoutait plus que son instinct. Oh et puis après tout, ça ne pouvait pas lui faire de mal. Au pire, la préfète l'enverrait voir ailleurs si elle y était et Berlioz ravalerait sa fierté et ferait comme si de rien n'était. Enzelta était assise au pied d'un arbre, elle s'approcha doucement, discrètement et dit d'une voix timide, à peine audible :

-Salut...

Enzelta voyait la silhouette s'approcher vers elle. Consciemment, inconsciemment ? Elle n'en savait certes rien du tout. Mais toujours était-il certain que cette silhouette s'avançait vers elle. Elle reporta son attention sur ses étirements. Si cette personne voulait causer, Enzelta préférait que cela soit fait dans de bonnes conditions, ainsi, il fallait qu'elle s'étire de la meilleure façon possible. Il faisait frais, cette sensation était agréable, cette sensation d'avoir la tête vide de tout, cette sensation que le vent, que l'air effaçait tout pour que vous puissiez recommencer. Mais certaines choses étaient tenaces, et ce visage restait gravé devant ses yeux, quoiqu'elle fasse, où qu'elle se trouve. Cette obsession n'avait de cesse que de l'énerver depuis ce moment dans le couloir. Cet enfoiré, comme elle aimait tellement à l'appeler. C'était aussi pourquoi elle s'isolait, c'était pourquoi elle appréciait encore plus ses moments silencieux avec Virgil ou Raphael pendant les rondes. C'était si étrange de se retrouver ainsi catapultée de l'autre côté de la rampe... Hmpf, elle n'aimait certes pas ça, mais au fond, c'était une douce torture.

La silhouette était maintenant assez proche pour que Enzelta puisse deviner qui était dehors à cette heure matinale. Berlioz Lothringen, serdaigle de sixieme année. Tout ce que Enzelta savait de plus sur elle, c'était qu'elle était une potionniste de talent, ce qui avait fait que Enzelta l'avait repérée rapidement, et facilement. Il n'était pas rare que des Serdaigles tirent leur épingle du jeu en potions, mais rares étaient ceux qui élevaient assez leur niveau pour prétendre à faire des "concours" inter générations. Berlioz avait toujours fait sourire Enzelta sur ce plan. Elle lui faisait penser à son comportement envers Cassandre pendant ces mêmes cours... les potions, on était fait pour... ou pas, c'était une vision typique du monde de Salazar Serpentard. Et Enzelta adhérait à cette vision. Ceux qui tiraient leur épingle du jeu en Potion cachaient précieusement en eux un côté serpentartien.

Enzelta fut très étonnée que Berlioz s'approche si près d'elle. Et même qu'elle lui adresse la parole. Cette jeune fille était assez timide dans les souvenirs qu'elle avait d'elle.

-Salut...

La préfète esquissa un sourire, et abregea ses étirements.

Bonjour, Berlioz Lothringen. Tu peux t'assoir si tu veux, j'vais pas t'manger !

La préfète riva son regard sur le visage de la serdaigle. Elle était jolie, c'était parfaitement indéniable. Un brin de fille qui pourrait faire tomber bien des garçons si elle était un peu moins timide. Si seulement elle allait un peu plus vers les autres. Cela lui ouvrirait beaucoup de portes, Enzelta en était persuadée.

Il est bien tôt pour une promenade matinale... Je ne sais pas pour toi, mais le frais fait du bien.

Yahooo, une préfète de serpentard de bonne humeur !! Eh oui, ça peut exister !! Quoi ? Vous ne l'espériez plus, c'est ça ? Vous êtes pas super gentils ! Mais passons, ce n'est pas le sujet qui nous intéresse. Dans un nouveau sourire, la préfète s'allongea sur le sol, les jambes serrées, droites devant elle.

Berlioz n'en revenait pas! Elle venait de se surprendre elle-même. Où avait-elle pu trouver le courage de s’avancer vers Enzelta pour lui dire un tout simple salut. Cela ne devait rien avoir de surprenant pour le commun des mortels mais elle n'était pas les autres. Où les gens trouvaient cela normal de discuter simplement, d'aller vers les autres pour faire connaissances ou se lier, elle prenait toujours la fuite. Transparente était l'adjectif qui lui convenait le mieux, qui la rassurait le plus. Or là, elle venait de décider de se rendre visible à quelqu'un. Ce n'était pas la première fois qu'elle se retrouverait en pleine discussion avec quelqu'un mais d'ordinaire c'est les autres qui étaient venus vers elle. Elle avait percuté Virgil et comme elle était polie, elle s'était excusée. C'est lui qui lui avait demandé ce qu'elle fuyait et elle lui avait répondu par pure politesse évidemment. Et Raphaël, c'est lui qui l'avait percutée et qui juste après lui avait déballé sa vie. Non pas que ça lui ait déplu mais c'est juste qu'elle n'avait rien demandé à la base. Et Cassandre, elle ne savait plus qui avait parlé en premier et elle n'était même pas sûre qu'ils aient beaucoup parlé mais là l'alcool coulait à flot dans son sang et elle n'était donc plus dans son état normal. Quant aux maraudeuses, c'est elles qui l'avaient recrutée, avait fait le premier pas dans sa direction.

Bref, vous l'aurez compris, c'était une grande première pour Berlioz qu'elle fasse la démarche d'aller au devant de quelqu'un. Elle avait un peu de mal à se reconnaître en ce moment mais cela remettait du piment dans sa vie. Il y a deux ans, elle était entrée dans les Maraudeurs ressentant alors le grand frisson et c'était reparti à présent qu'elle tentait d'aller de l'avant, de faire connaissances avec les autres. Elle se sentit renaître, revenir doucement à la vie. Elle eut envie de rire de l'expression qui venait de lui traverser l'esprit. Revenir à la vie lui allait à merveille quand on savait que nombres d'élèves de Poudlard la traitait de fantôme dès qu'elle avait le dos tourné. Elle avait vraiment envie de rire, peut-être nerveusement en même temps mais bon ce ne serait pas bon pour sa réputation qui n'était déjà pas terrible. Elle entendrait alors dans Poudlard qu'elle était folle, bonne pour l'asile. Elle finit par sortir de ses pensées pour s'ancrer dans le présent. Il fallait à présent qu'elle passe à la seconde étape à savoir dire une phrase complète. Ne fallait-il pas être complètement pathétique pour prévoir quoi dire à une personne. Le naturel serait sans doute mieux mais risquer de la faire passer pour une gourde. Elle vit Enzelta sourire et lui rendit un sourire timide. S'asseoir? Oui pourquoi pas, ce serait plus confortable et plus facile de cacher sa nervosité ainsi. Elle se laissa tomber à côté de la demoiselle, ne lui offrant ainsi que son profil. Elle finit par s'éclaircir la gorge et dire d'une voix tout à fait... normale (tiens c'est surprenant ça) :

-C'est vrai que l'air du matin fait du bien, il revigore. Et puis, Poudlard est si paisible à cette heure que c'en est un régal. Je préfère me balader dans le château quand il est désert...

Berlioz avait réussi à aligner trois phrases et elle avait même tourné sa tête pour regarder la superbe préfète des Serpentards droit dans les yeux. Ben quoi, Enzelta était une jeune femme vraiment très jolie. Lioz était même parvenue à parler d'elle et elle se dit qu'elle devrait montrer un peu d'intérêt à sa condisciple et lui dit :

-Tu m'as l'air super sportive, ça se voit à ton corps qui a l'aspect ferme d'une athlète...

Elle ponctua sa phrase d'un petit rire avant de se rendre compte de ce qu'elle venait de dire. Ferme, elle avait vraiment dit ça. Elle en avait fait trop, elle s'en rendait compte et détourna alors le regard pour regarder le bout de ses orteils, ses cheveux cachant son regard.

Enzelta n'avait jamais réellement fait attention à Berlioz. C'était une jeune fille calme, qui ne faisait presque jamais de geste de travers, qu'on entendait jamais parler, ou, quand elle parlait, qui ne disait jamais un mot plus haut que les autres. Une jeune fille qui se bornait à regarder, une jeune fille calme... Voila pourquoi Enzelta n'avait jamais eu le besoin de lu adresser la parole. D'une certaine manière, c'était sûrement aussi bien pour la Serdaigle.
La préfète ne put réprimer un sourire lorsque son interlocutrice décida de s'assoir près d'elle. Ainsi, elle ne faisait pas aussi peur que ça, finalement. C'était une bonne nouvelle. Enfin, bonne... tout dépend, encore une fois, du point de vue.

-C'est vrai que l'air du matin fait du bien, il revigore. Et puis, Poudlard est si paisible à cette heure que c'en est un régal. Je préfère me balader dans le château quand il est désert...
-Tu m'as l'air super sportive, ça se voit à ton corps qui a l'aspect ferme d'une athlète...

La préfète ne put réprimer un sourire amusé aux dires de la jeune serdaigle. Elle s'allongea et plongea son regard dans les nuages qui défilaient lentement dans le ciel. Elle attendait le moment opportun pour répondre. Et elle voulait prendre le temps de choisir ses mots. A vrai dire, si Enzelta était connue pour osn amour des tomates, elle était aussi connue pour dire ce qu'elle pensait avec les mots les plus justes possibles. Le silence s'installa... presque une minute s'était écoulée, et cela ne dérangeait en rien la préfète des vert et argent. Elle était habituée au silence, quelle que soit la personne qui l'accompagnait. Mais....

Et pourtant je coure de moins en moins, depuis que je suis préfète, et encore moins depuis cette année, avec les ASPICs qui approchent.... mais je fais ce que je peux.... Et puis... C'est une habitude à prendre, et ça ne se pard pas si facilement que ça.

Ben ça alors... Une longue phrase, dite gentiment, venant d'Enzelta !! Un cadeau rare qu'il fallait savoir apprécier à sa juste valeur. Car souvent, lorsqu'elle daignait répondre, c'était de courtes phrases, parfois dénuées de sens, et emplies d'une sourde colère. Mais là.. là, quelque chose lui disait que Berlioz, il valait mieux ne pas l'effaroucher... et puis, elle verrait bien... et elle n'avait pas envie, en fait, de se prendre la tete si tôt le matin. C'était loin d'être une bonne idée, que de s'ennuyer avec de telles bassesses, ce genre de bassesses qu'elle faisait subir à tout un chacun depuis son entrée à Poudlard. Son venin était bien aiguisé, et il était faicle de voir que, malgré le manque d'entraînement, il était toujours aussi facile pour elle d'être "sadique" sur les bords...

La phrase d'Enzelta résonna longuement dans l'esprit de la jeune Serdaigle. Non pas que celle-ci l'eut choquée de quelque manière que ce soit, non. En fait, elle était simplement surprise, surprise de la réponse de la vert et argent. Elle connaissait la réputation de cette dernière et celle-ci n'était en rien des plus jolies. On la lui avait présentée comme une jeune femme sadique, ayant une nette tendance à agresser verbalement les gens. Lioz resta donc étonnée du fait qu'Enzelta lui eut répondu de façon courtoise et même gentille. Elle n'avait pas l'habitude de voir des regards sans animosité à son égard, elle n'avait même pas l'habitude qu'on la remarque et cela représentait souvent un avantage. Mais quand on voulait attirer l'attention des gens sur soi, autant que ça se passe au mieux.

Berlioz se repassa en mémoire une fois de plus les paroles de la préfète et leur trouva rien qui ne soit pas normal. Bee sourit satisfaite de la tournure actuelle des événements et se sentit doucement se détendre. Au fond, il n'y avait rien de particulièrement difficile à entrer en contact avec les gens. Un reste de craintes persistait malgré tout et Lioz apprécia le silence qui s'était installé craignant que les prochains dires d'Enzelta ne soient pas aussi plaisants à entendre. Mais rien de vint gâcher le moment et Berlioz se rendit compte que pour combler le silence, c'était à elle de parler. Elle dit à nouveau d'une voix calme et normale :

-J'admire ton courage, moi je n'ai jamais pris cette habitude... J'aurais peut-être dû mais j'ai toujours été accaparée par les livres...

Lioz ne faisait qu'avouer qu'elle n'était pas foncièrement sportive, son sport préféré était sans doute celui de l'esprit mais pouvait-on vraiment le qualifier de sport et non pas plutôt de passe-temps? Au fond, ce débat là se jouerait à un autre moment et en d'autre compagnie... Elle sourit et ajouta :

-Les ASPICS ne seront pour moi que l'année prochaine mais je les crains déjà. Est-ce si dur que ça?

Berlioz semblait entièrement détendue et elle l'était. Elle profitait de l'échange, sachant pertinemment bien qu'à tout moment, la discussion pouvait prendre une autre tournure. Elle aviserait, au moment opportun, l'attitude qu'elle adopterait mais en ce moment, elle avait vraiment envie d'en connaître un peu plus sur la demoiselle face à elle...

Le silence s'instaurait entre les deux jeunes filles, et Enzelta, il fallait l'avouer, aimait ça. Elle ne faisait pas partie de ces filles bavardes et pipelettes qui bondaient les couloirs de Poudlard. Oui, elles se ressemblaient plus qu'elles ne le pensaient sûrement, et ça, Enzelta commençait à en avoir presque l'intime conviction. Non, elle ne connaissait que très peu Berlioz, elle était moins expansive que... Felix ou Asy (Elixir & Aspen de leur vrais prénoms !!).

-J'admire ton courage, moi je n'ai jamais pris cette habitude... J'aurais peut-être dû mais j'ai toujours été accaparée par les livres...

Enzelta laissa un nouveau sourire s'installer sur son visage de blondinette. Les yeux fermés, elle aimait cette voix. Comme qui, même la plus discrète des personnes pouvait cacher des trésors... et pour Berlioz, outre son talent bien connu par Enzelta pour les potions, sa voix devait lui être un grand atout.

-Les ASPICS ne seront pour moi que l'année prochaine mais je les crains déjà. Est-ce si dur que ça?

Un cri retentit et Enzelta se redressa immédiatement, son regard balayant les horizons, avant de se lever, en faisant signe à Berlioz qu'elle n'en avait pas pour longtemps. Ils avaient encore recommencé ? Elle alla derrière un buisson à une dizaine de mètres pour se retrouver en face de deux gryffondors. Les yeux de la préfète s'écarquillèrent. Elle ne les connaissait pas ceux-là !! Enfin si, elle connaissait leurs noms, mais n'avait jamais eu à sévir contre eux. Faisant mine de s'énerver, la préfète sortit sa baguette, et les renvoya dans le château rapidement, après leur avoir collé un avertissement. Pourquoi l'avertissement ? Pour se garder sa réputation, et aussi pour ne pas avoir mis leurs uniformes ! Enfin, elle n'avait pas le sien non plus, mais elle n'allait quand même pas se coller elle-même pour ça non ??

Elle retourna alors s'assoir à côté de Berlioz, un vestige de sourire amusé aux lèvres. Oui, elle aimait toujours autant abuser de son rôle de préfète, mais elle faisait la balance avec les serpentards qui avaient rarement de problemes avec elle. Une fois assise à côté de Berlioz, elle répondit à la Serdaigle :

Les ASPICs ? Ben... tu imagines les OWLs en... allez, trois fois pire ? enfin, c'est ce que je pense, peut-être que James ou Azalea n'en pensent pas la même chose, je n'en sais trop rien. C'est assez personnel comme ressenti. Mais je te conseille de ne pas prendre de retard cette année... tu pourrais en souffrir l'an prochain, c'est terrible.

Berlioz se fit la réflexion que même sous ses dehors austères, une personne pouvait cacher une mine de douceur. Elle était soulagée de ne pas s'être fiée aux ragots courant sur la Serpentarde. Et puis si on s'attardait aux rumeurs, elle ne devrait jamais parler à personne car elle était décrite comme complètement antisociale. Au fond, c'était la stupidité des gens qui nuisaient le plus aux gens bien même si parfois, faire courir une rumeur sur soi pouvait avoir du bon. Bee fut surprise d'avoir une telle pensée, elle si sage avant. Elle sentait en cela l'influence de ses 4 amies maraudeuses et surtout d'Apple qui rêvait de la pervertir.

Berlioz ne put s'empêcher de sursauter lorsqu'un cri retentit dans le parc. Elle tourna la tête à droite puis à gauche. Lorsque la demoiselle se leva, elle comprit de quoi il s'agissait et eut envie de rire de sa propre bêtise. Elle regarda la verte s'éloigner non sans lui avoir adressé un sourire. Elle vit deux Gryffondors rentrés la tête basse vers le château. Ceux-là n'avaient pas vraiment mérité la sanction. En même, Bee se sentit honteuse car elle non plus n'avait rien à faire en cet endroit mais bon... Comme elle aimerait être préfète... Mais assumer les responsabilités qui ont avec n'était pas vraiment un passe temps qu'elle pouvait se permettre.

Enzelta était de retour et Lio remarqua son sourire amusé. Cela devait être tellement amusant de se sentir supérieur aux autres, d'avoir un pouvoir sur eux. L'esprit de la Serdaigle s'évada quelques instants avant d'être durement ramené sur la planète Terre. Les ASPICS? Rien que d'y penser, la bleue se sentait angoissée. Elle avait besoin d'avoir de bonnes notes, c'était vital chez elle. Pire que les OWLs? Ben ça restait faisable à la condition de bien s'y préparer. Lioz se sentit cependant pâlir lorsqu'Enzelta lui recommanda de ne pas prendre de retard cette année. Cela était mal barré avec l'interdiction à tous les Serdaigles d'accéder à la bibliothèque. Elle était foutue, à moins de ruser. Elle répondit d'une voix tremblante de colère :

-Cela ne va pas être évident de maintenir notre niveau à nous les Serdaigles. Après l'interdiction d'accéder à la biblio imposée par l'autre peste, nos moyennes vont chuter et en beauté... Mais bon, je suppose qu'Ombrage a de bonnes intentions...

Bee s'était rattrapée de justesse car même si elle avait confiance en Enzelta, elle préférait ne pas afficher trop ouvertement son aversion pour l'autre sorcière. Elle se sentit rougir, quelque peu gênée et continua d'un ton enjoué pour détourner la conversation :

-Ca doit être super d'avoir du pouvoir sur les autres en tant que préfète. Au fait qu'avez fait les deux Gryffondors qui sont rentrés tout penaud au château?

Elle lui sourit gentiment tout en attendant sa réponse...

HS : Sorry de répondre si tardivement mais je suis overbookée en ce moment Wink

Cela ne va pas être évident de maintenir notre niveau à nous les Serdaigles. Après l'interdiction d'accéder à la biblio imposée par l'autre peste, nos moyennes vont chuter et en beauté... Mais bon, je suppose qu'Ombrage a de bonnes intentions...
Enzelta retint un éclat de rire. Il était de notoriété publique que Madame Auristelle Ombrage avait un but, et un seul, celui de rehausser le niveau de Poudlard, mais Enzelta, en son fort intérieur, la soupçonnait d'avoir de plus grandes ambitions. L'Inquisitrice n'était pas du genre à abandonner sa carrière sublime de géo-politicienne pour devenir une simple adulte dans le monde de Poudlard. Cela cachait quelque chose, elle en était certaine et voulait à tout prix découvrir quoi. Mais il fallait qu'elle se l'avoue, elle n'avait pas été trouver Ombrage pour rien lors de son arrivée, cette jeune femme était sublime, et Enzelta était subjuguée par son charisme et sa force mentale... Elle avait accepté de tenir le rang d'informatrice... jusqu'au moment ou elle avait revu Cassandre en tête à tête dans ce couloir...; et depuis elle ne savait plus trop où elle mettait les pieds. Elle voulait lui en parler, être sûre de ce qu'elle ressentait, pour pouvoir choisir ce qu'elle allait devenir, en toute sécurité, ou presque.
-Ca doit être super d'avoir du pouvoir sur les autres en tant que préfète. Au fait qu'avez fait les deux Gryffondors qui sont rentrés tout penaud au château?

Du pouvoir... je m'écouterai j'en abuserai encore davantage, dit-elle dans une moue empreinte d'un sadisme amusé mais cela demande beaucoup de lucidité, pour ma part j'ai reçu de belles claques dans la figure... tu te rends compte de beaucoup de choses, et parfois, c'est lourd à porter... Regarde James de Poufsouffle par exemple... c'est totalement mon extrème...

Elle s'arrêta là, tout le monde savait que Benji James, préfet des jaunes était le pire des conjurés, le pire des ânes bâtés, selon Enzelta de Rocan. Elle ne pouvait pas le voir en peinture, alors ne parlons même pas de son ombre. Elle continua, très bas, comme si elle avait peur d'être entendue

Quant à vos accès à la bibliothèque, tu comprendras que je ne peux rien y faire... mais l'accès aux ouvrages en dehors de la bibliothèque n'est pas interdit non ? si tu as des amis chez les Serpentards ou les Poufsouffles... tu peux t'en tirer à bon compte je pense... Elle ajouta, Et pour les gryffondors, je les ai remarqués quelques fois auparavant, et là, ils étaient dehors sans uniforme et avant l'heure normale... D'ailleurs, tu devrais aussi rentrer au château... je n'aimerai pas avoir à sévir si tôt aujourd'hui

Sur ces mots, la préfète se leva, et se dirigea vers le château en marchant. Elle avait coupé court à la conversation, mais elle avait remarqué que Ombrage trainait souvent dans les parages le matin... D'un signe de la main elle fit signe à la bleue de se dépêcher et de passer devant elle... histoire qu'elle n'ai pas de problèmes.

[Désolée d'avoir raccourcit le sujet, mais j'ai un manque d'inspi conséquent pour une suite]